JOURNAL
INTIME

Le Cyber Coming-Out (2ème partie)



Lu. 25/05/98
14h00


  Entre temps, il y a eu la pause déjeuner, et une petite anecdote qui me pousse à aborder un nouveau sujet dans le même domaine: l'attirance physique que j'éprouve envers certaines personnes.

Bien, je suppose que vous, lecteur, vous êtes "straight" (hétéro, quoi...), et que vous avez du mal à vous faire à l'idée de quelqu'un qui puisse avoir de l'attirance pour une personne du même sexe. Je conçois tout à fait cela. Mais il faut que je vous dise que ce n'est pas une sorte de choix que l'on fait personnellement: je suis né comme ça, je l'ai découvert vers 14 ans, et à présent, je commence presque à l'assumer complètement. Ce qui est le plus important, c'est que c'est comme ça et que rien ne pourra me faire changer. On ne peut pas me forcer à ressentir quelque chose pour une fille si ça ne me vient pas naturellement !

Evidemment, ça pose quelques problèmes, puisque entre garçons(*), on fait des trucs que l'on ne ferait pas avec des filles, surtout dans un internat... Imaginons que vous êtes un garçon (hétéro) et que vous côtoyiez tous les jours une foule de filles qui prendraient des douches avec vous, qui se baladeraient torse nu, etc... Rien de tel pour attiser des attirances physiques ! Eh bien il faut se dire que pour moi, c'est pareil: je suis constamment entouré de garçons, pour la plupart plutôt bien foutus, et forcément, je ne peux nier que cette situation est plus que plaisante par moments.

(*)N.B.: par "garçon", j'entends jeune de mon âge et de mon sexe. Je n'ai pas trouvé de terme qui soit plus précis, "jeune" étant asexué, et "mec" faisant un peu trop typé à mon goût...

Je disais donc qu'une anecdote s'était passée aujourd'hui. Cela concerne Jean... Venant dans ma chambre, il m'a demandé de lui prendre la tension, car il saigne fréquemment du nez ces jours-ci, et il soupçonnait une petite hypertension. Le problème résidait dans le fait qu'il portait un sweat-shirt, et que le fait de retrousser les manches lui comprimait un peu le bras et gênait la mesure. Il m'a donc dit qu'il pouvait l'enlever, si je voulais. Voilà un exemple typique des situation auxquelles je me trouve confronté presque tous les jours: oui, j'aurais aimé qu'il l'enlève, son sweat-shirt. Oui, Jean m'attire toujours un peu, et ça m'aurait plu de le voir enlever son sweat, voire être torse nu... Mais j'ai répondu que ça allait, que ce n'était pas nécessaire. Vous voyez jusqu'où ça va ? Ca me pose des "problèmes" pour les trucs les plus courants de la vie !!

Et cela m'amène directement à continuer ma fameuse "liste" par les personnes qui ont été à mon étage d'internat l'année dernière et ceux qui y sont cette année... en ne citant que ceux qui m'ont réellement plu, et dans l'ordre des chambres, pour ne pas faire de jaloux :)

1996/1997 : Dortoir A

A-02: Jérôme: Très beau brun, bien foutu sous tous angles, et il n'hésitait pas à se balader en caleçon dans le couloir.

A-04: Fabrice: Très mignon, mais aussi assez pudique... je ne l'ai jamais vu torse nu, par exemple, sauf un  court instant, un jour où je lui ai pris la tension artérielle.

A-05: Yves: J'en ai déjà parlé, et je crois qu'on peut dire que nous ne sommes pas devenus amis à cause de son physique, mais bien pour ce qu'il est réellement. Quoique, si, il faut bien dire que j'ai un petit (ou un gros, en fait) faible pour les garçons roux, et c'est son cas. Mais je pense que ce n'est que ce qui m'a fait tenter de le connaître mieux que le fameux préjugé que j'avais de lui, rien de plus.

A-??: Jérémie: Là, ça ne va pas bien loin : je n'ai jamais vraiment eu l'occasion de le connaître, mais ce que j'ai pu voir de son physique ne m'a pas laissé indifférent.

A-??: Il y avait aussi un autre interne, dont je ne connais même pas le nom... C'était un blond aux cheveux courts, tout à fait plaisant.

1997/1998 : Dortoir C

C-00: Vincent: Le "Z" de dortoir, ou responsable des conneries qui se passent à l'étage (le pauvre, lui qui est si sérieux). On peut dire qu'il est plutôt bien foutu, voire baraqué... Mais en plus, il est on ne peut plus calme, et je crois pouvoir déceler une forte sensibilité en lui, on voit qu'il peut avoir des sentiments sincères.

C-02: André : Bien foutu, mais beaucoup trop baraqué et grand pour moi.

C-03: Pascal : Il a l'immense avantage d'être roux sur les bords, mais ce n'est pourtant pas franchement mon type...

C-04: Raphaël: On peut dire que c'est la personne que je préfère à mon étage. C'est marrant, mais ça a été une sorte de coup de foudre la première fois où je l'ai vu. Il a vraiment de la chance, il a vraiment tout pour plaire. Blond et plutôt petit (donc mignon), c'est décidément vraiment mon type. Mais bon, je sais bien que cela n'aboutira à rien. Et je n'ai eu l'occasion de le "voir" que deux fois: d'abord, un soir où il enlevait son t-shirt pour mettre son haut de pyjama, et une fois où il s'était fait doucher. J'en ai d'ailleurs profité pour prendre une bonne dizaine de photos ce soir là ! Mais il n'aime vraiment pas être vu... je crois qu'il complexe un peu, parce qu'il se trouve trop maigre. J'ai du mal à imaginer qu'on puisse complexer pour ça... complexer pour une qualité ! Ca m'ennuie simplement de savoir que je ne le verrai bientôt plus, d'autant plus qu'il va prendre un appartement en ville, l'année prochaine. Donc je m'accroche un peu à lui en ce moment. Ca se voit peut-être, mais tant pis... pour le temps qu'il me reste à être pas trop loin de lui, je m'arrange pour faire tout ce qui peut lui faire plaisir ou lui rendre service.

C-05: Thierry : Quelqu'un de plutôt sympa. C'est vrai qu'il est un peu "mou", mais ça a son charme.

C-08: Jacques : L'autre "petit" de l'internat. Vraiment mignon, lui aussi. Il n'est arrivé à l'internat qu'en janvier, après les vacances de Noël. Mais je l'avais déjà vu plusieurs fois avant, et même la veille des vacances, lorsqu'il est arrivé à l'internat, soutenu par deux filles: il venait de tomber dans les pommes après avoir trop bu dans un bar. Encore le genre de situation où j'aurais aimé pouvoir faire plus pour ce "frêle garçon" que de simplement veiller un peu au cours de son sommeil (éthylique). Mais j'ai (malheureusement) récemment eu l'occasion de l'entendre parler des "PD"... D'après lui, il tournerait la tête s'il voyait deux mecs s'embrasser. Dommage  !

C-09: Eric : Son type méditerranéen, avec la peau constamment bronzée est tout à fait agréable.

Voilà, c'est presque tout en ce qui concerne mon étage actuel. Il y a bien quelques gars au bout du couloir (chambres C-30 à C-35), mais je ne saurais dire le nom de chacun. En tout cas, ils ont l'avantage de se balader torse presque nu tous les soirs où il fait un tant soit peu chaud.

Il reste une personne qui me plaît beaucoup, et il est au D4 :

D-15: Philippe : Il a tout pour lui: plutôt maigre, peau franchement blanche, qui s'accorde parfaitement avec ses cheveux blonds-roux, etc... Mais il est extrêmement pudique. Même un soir où il était un peu bourré, et où je l'ai attendu pendant qu'il prenait sa douche, il a pris la précaution de se rhabiller dans la "cabine" de douche même  ! En plus de ça, il y a le fait qu'il me prend pour un neuneu et qu'il n'hésite pas à se foutre de ma gueule ouvertement... et je le laisse faire, parce que c'est lui...

Pour ce qui est des autres personnes, ce sont ceux que je ne connais pas réellement, mais qui m'ont simplement plu lorsque j'ai eu l'occasion de les voir. Parmi ceux-ci :

E-??: Emmanuel : Il a l'air d'être quelqu'un d'assez mystérieux, et ce n'est pas pour me déplaire.

E-??: J'ai oublié son nom: c'est un PC*, roux. Décidément, c'est un trait caractéristique qui m'attire vraiment. Et je ne saurais expliquer cela... je ne fais que le constater.

D-23: Je ne connais pas son nom. Tout ce que je sais, c'est que c'est un HEC, et qu'il n'est pas moche du tout.

D-25: Ludovic : Alors là, c'est spécial: dans la vie courante, je ne le supporte pas très longtemps. Il a cet air prétentieux et précieux qui m'énerve vite (et je ne suis pas le seul). Mais j'ai eu l'occasion de le voir une fois dans son couloir, torse nu... et j'ai pu voir que plus maigre que lui, tu meurs. Encore un gars plutôt petit, blond, bref... physiquement agréable et tout à fait à mon goût.

A présent, je crois avoir fini ma liste d'affinité... Que ceux qui me connaissaient du Jean Perrin et qui ne figurent pas dans cette liste se rassurent : cela signifie qu'ils ne m'ont en aucun cas plu au sens physique, ou du moins, cela ne m'a pas marqué :)

Ma. 26/05/98
0h00


  Je viens de passer une soirée à discuter avec Fabrice (celui dont je parlais encore dans le dernier paragraphe, l'occupant de la chambre A-04 l'année dernière). Ca faisait longtemps que je n'avais plus eu l'occasion d'être avec lui, et seul en plus, puisque la plupart de ses camarades de classe n'étaient pas à l'internat ce soir (ils ont la chance de reprendre les cours mercredi, eux...).

Et du coup, je n'ai pu résister à l'occasion de tenter de le voir torse nu (oui, je sais, ça peut vous paraître répétitif, mais il est vrai que cela fait partie de ma nature. Je suis sûrement frustré, pourra-t-on dire, mais ce "spectacle" me procure un vrai plaisir visuel). Et cela ne va pas sans utiliser un long stratagème afin de toucher au but :

Je commence par m'arranger pour qu'on se rende dans ma chambre et qu'on y reste, au calme, avec la porte fermée. Ensuite, tout en parlant d'autres choses, j'en viens au sujet de la mesure de tension artérielle (puisque depuis quelques jours, tout le monde vient se faire mesurer sa tension), puis je change à nouveau de sujet, pour ne pas paraître insistant. Plus tard, je prends le stéthoscope en mains, et je l'utilise pour écouter n'importe quoi (comme par exemple l'éventuel bruit du portable sur lequel je tape ces lignes). J'enchaîne en disant "tiens, voyons si j'ai moi aussi une forte tension à cause des concours", ce que je fais. Déjà une "victoire": je remarque que c'est lui qui veut manipuler la poire, dans le but évident de monter à une pression exagérée (genre 300 mmHg). Une fois terminé, il est évident que les rôles vont être échangés, et que c'est moi qui vais pouvoir me "venger". En l'occurrence, beau joueur, je lui laisse même pomper lui-même jusqu'à 300mmHg pour faire sa mesure (m'occupant tout de même de faire la "lecture" au stéthoscope). La partie difficile restait à venir: comment le décider à se faire ausculter le cœur, seul moyen de le mettre torse nu... Heureusement, il m'est venu à se moment à l'esprit que la dernière fois où j'avais fait cette "expérience" avec lui, j'avais décelé un léger souffle au cœur. Je le lui rappelle donc, le laissant lui-même me proposer de le ré-ausculter aujourd'hui. Mais je connaissais son côté pudique, et il était donc normal qu'il me prenne le pavillon du stéthoscope des mains, et qu'il le pose lui-même sur son cœur, à l'abris sous sa chemise, doublée d'un T-shirt. C'était donc presque perdu, mais c'est lui-même qui m'a "sauvé": lorsque j'allais mettre les écouteurs du stéthoscope aux oreilles, il a claqué le pavillon sur son torse (ce qui a pour effet de faire sursauter celui qui a le stétho sur les oreilles, s'il ne s'y attend pas). Ce fut donc l'excuse parfaite: ne voulant pas qu'il recommence, il fallait que ce soit moi qui tienne le pavillon moi-même. Je le sentais bien un peu retissant et hésitant. Il a d'abord soulevé un peu sa chemise, puis a plutôt commencé à déboutonner. J'aurais peut-être pu réussir à le faire se mettre effectivement torse nu, mais je ne voulais pas exagérer et le mettre mal à l'aise. Je lui fis signe que soulever la chemise et le T-shirt suffirait, ce qu'il fit. En plus, à cet instant, il fut pris d'un fou-rire. Ca avait pour effet de m'empêcher d'entendre quoi que ce soit, mais donc surtout de rallonger le "spectacle", puisque pendant tout ce moment, il garda sa chemise en l'air. Et quel spectacle ! Je ne pense pas pouvoir décrire correctement ce que représente pour moi le corps d'un beau garçon. Ce qui me fait le plus craquer, c'est un ventre plat, avec si possible des abdos bien durs, mais pas exagérés, et un torse bien marqué, avec des petits tétons fins. Là, je rentre dans des détails extrêmes, voire intimes, et je ne crois pas qu'il soit nécessaire de continuer au-delà. Quelle soirée, en tout cas...

Ma. 26/05/98
20h15


  Quand j'y pense, c'est vrai que depuis quelques semaines, un certain nombre de changements se sont opérés dans ma vie. Pas très grands, ou même pas très visibles, mais c'est leur conjonction qui est non négligeable. Ce sont des trucs comme mon choix soudain de ne plus porter que du noir à Lyon, ou l'envie d'écrire un journal intime, ou encore ma décision la semaine dernière de porter des lentilles de contact... Je crois tout cela accompagne en fait une sorte de changement intérieur. Une espèce de ras-le-bol de me cacher et d'entendre ce que j'entends au sujet des homos, qui a joué le rôle de "déclic".

Me. 27/05/98
14h10


  Finalement, la soirée d'hier a été plutôt plaisante: je suis tout d'abord passé voir Yves dans sa chambre, puisqu'il est de plus en plus vrai que l'on se voit de moins en moins... Et qui était justement chez lui  ? Sophie, sa copine. Je n'avais jamais eu l'occasion de discuter avec celle qui est à présent aussi proche de Yves que je l'étais, il me semble. Et le moins qu'on puisse dire est qu'ils ont l'air de bien s'entendre, et ça me fait franchement plaisir de les voir heureux ensemble. Du coup, j'ai aussi appris que Yves allait passer l'après-midi et la nuit de jeudi chez Daniel. C'est bien qu'ils soient restés en contact... Parce qu'à présent, j'ai l'impression que Daniel commence à énerver pas mal de monde dans la classe, et il se retrouve souvent seul en cours. C'est vrai qu'il a beaucoup changé depuis l'année dernière, lui aussi.

Sur une note plus gaie (et plus gay aussi, d'ailleurs), j'ai ensuite eu l'occasion de passer la soirée avec Philippe et Frédéric, son voisin d'internat. Après divers sujets, on en est arrivé à parler de son admissibilité à l'ICNA (école des contrôleurs aériens), et de la visite médicale qui en découle. En feuilletant le fascicule qui donne les différents critères à vérifier, André a cité "une tension artérielle entre 9 et 15". Et paf: "Ben justement, Nicolas a ce qu'il faut pour mesurer la tension"... et me voilà redescendu pour chercher mon sphygmomanomètre (tensiomètre, en langage plus courant). J'aurais jamais pensé avoir l'occasion de prendre la tension à Philippe un jour! Dans la lancée, j'ai aussi dû mesurer celle de André, mais je n'ai pas su m'y prendre pour enchaîner sur un contrôle cardiaque, genre souffle au cœur, ou encore pulmonaire. Et pourtant, Philippe a dit lui-même "Ah oui, les battements du cœur, ça peut aussi servir", me voyant arriver avec un stéthoscope (il ne savait pas qu'on prend la tension avec un stétho). J'ai réagi beaucoup plus tard... trop tard!

La encore, on touche une sujet plus que personnel, et je ne sais pas du tout comment peut réagir quelqu'un de "straight" qui lit ces lignes... mais j'ai décidé de tout écrire, donc voilà...

Reste que ce soir là, je m'en voulais vraiment de ne pas avoir su trouver un moyen de lui faire ce test. Car des occasions pareilles ne se répètent pas... Je n'aurais vraiment jamais pensé pouvoir approcher si près celui que je trouve le plus beau du dortoir D !

Bon, au fond, j'ai pourtant bien encore un petit espoir de faire ça ce soir... Le plus dur est en fait de se trouver dans sa chambre avec le stéthoscope, ou encore de le faire venir dans ma chambre. Après, il est facile de reparler de l'ICNA, des critères strictes imposés, et de lui demander si un examen cardiaque ou pulmonaire sera mené (ce qui a de fortes chances d'être le cas). De là à ce que je le lui fasse, il n'y a qu'un pas, facile à franchir. Pour ce qui est du stéthoscope, je le mets dans ma veste, et je prétendrais que j'ai oublié de le ressortir hier soir, en redescendant dans ma chambre... on verra bien si ça marche.

De toutes façons, sinon, tant pis ! Ce ne sera pas la seule "expérience" que j'aurais aimé tenter et qui ne s'est jamais réalisée!

Ve. 29/05/98
10h19


  Cela n'a pas fonctionné jusqu'à présent. Et il est vrai que je ne le verrai plus que mercredi prochain, puisqu'après, il part à Toulouse pour passer les oraux de l'ICNA. Dommage, je crains que ce soit donc perdu. Je garde cependant le stéthoscope dans ma veste... je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il pourrait me servir... et puis il ne prend pas beaucoup de place, de toutes façons.

A part ça, j'écris actuellement alors que je devrais être en cours de Maths... Mais bon, à choisir entre 2h avec Bertsch (le prof de Maths) et pouvoir rentrer chez moi plus tôt, il n'y a pas photo !

Avant hier soir, nous avons (au dortoir C) organisé une descente au dort. A, avec 4 flingues à billes. Ca a plutôt marché, jusqu'à ce qu'ils fassent une contre-attaque avec des bouteilles d'eau. Du coup, je me suis retrouvé pris, un peu trop près des douches, entre deux mecs avec des bouteilles d'eau d'un côté, et tout un couloir rempli de Sup. de l'autre côté. J'ai choisi les Sup. ! Mais je me suis fait attraper (et "confisquer" le flingue) par les Sup. Mais ils ont décidé de ne pas me doucher (alors qu'ils auraient largement pu!). Du coup, j'avais pensé retraverser le DA (voilà pourquoi je raconte tout ça: le DA était rempli de mecs en bas de pyjama, à cette heure (presque minuit). Et justement, il y avait un garçon roux dans le couloir que j'aurais sincèrement aimé voir de plus près. Mais il y avait aussi un autre gars qui se plaignait, parce que je lui avais tiré dessus pendant qu'il me courait après. Donc j'ai (à regrets) décidé de faire demi-tour. Et je crois que j'ai bien fait : 10 secondes plus tard, je croisais le veilleur qui descendait des étages, et qui se rendait au DA (où il y avait encore, en vrac: une porte détachée qui traînait dans le couloir, de l'eau par terre, etc...). Hier, deux personnes ont d'ailleurs été convoquées chez les CPE. Et le DA a même cru que c'est moi qui les avais balancés au veilleur... Mais ça va, je crois que certaines personnes ont tout de même encore confiance en moi, et c'est le plus important.

Puis hier soir, il y a eu la soirée "Internet", avec Vincent, Alexandre, Xavier, et... Raphaël!! Pour une fois que j'ai pu rester toute une soirée avec lui, et où il ne m'as pas pris avec trop de dédain ! Car je crains qu'il ne m'aime pas trop. Ca me ronge souvent, de le voir, de vouloir être près de lui, et de savoir que ça le ferait chier d'avoir à me supporter...

A part ça, je vais partir d'ici quelques minutes, pour prendre mon train à 11h40. Et je ne sais pas encore ce que je ferai pendant ce long week-end (Samedi à Mardi inclus). C'est fou, mais je n'ai plus envie de rien faire... je n'attends plus que le 17 juin, mon rendez-vous chez l'ophtalmologiste, pour mes lentilles... Plus que 18 jours !

Me. 03/06/98
16h00


  Ca fait longtemps que je n'ai plus rien écrit... J'avais emmené la disquette chez-moi, mais je n'ai pas réussi à me décider à compléter le journal chez moi.

Voici donc le compte-rendu de mon week-end...

Samedi soir, Luc est passé pour apporter un CD-ROM... et –comme toujours– pour en profiter à faire d'autres trucs... Dont un "chat" sur ICQ (dialogue en direct), avec Stéphane. L'astuce, c'est que Luc se faisait passer pour moi, et on voulait voir quand Stéphane le remarquerait. Résultat, ils ont discuté presque 1 heure... Mais si j'en parle, c'est qu'à un certain moment, Luc a tapé une sorte de coming-out (se faisant toujours passer pour moi). Ce qui m'a marqué, c'est l'absence de réaction de Stéphane. Soit il y croyait et ça le dépassait, soit il n'y croyait pas du tout. Dans les deux cas, ça m'apprend un truc: ne pas faire mon premier coming-out avec lui ! :)

Ca c'est d'ailleurs pas trop bien fini... je crois qu'il n'a pas apprécié, et j'avais eu peur qu'il m'en veuille. Mais il semble qu'il n'en a plus qu'après Luc. Bien, il l'a pas volé  !

Sinon, j'ai eu l'occasion de circuler un peu en voiture, et j'ai découvert qu’Amoncourt n'est pas seulement peuplé de vieux... C'est fou, cette population de jeunes blonds et maigres... Comment puis-je rester tranquille au volant, si j'en croise à tout bout de champ, à pied ou à vélo...

Dans la même lignée, j'ai eu un coup de téléphone de Gwenaël... (ce qui me fait penser que je n'ai pas parlé des beaux mecs de ma classe, en dehors de l'internat) Il m'appelait au sujet de feuilles que je lui avais promis et que je devais donc amener à Lyon. Il n'en a pas fallu plus pour faire fonctionner mon imagination : Si je dois lui donner des feuilles, je peux les "oublier" dans ma chambre, et donc le faire monter. S'il monte, il va voir le stéthoscope qui traîne "négligemment" sur le bureau. S'il voit ça, je lui "proposerai" de lui prendre la tension. S'il accepte, je contrôlerai aussi son cœur, ou je lui laisserai écouter son propre cœur... Voire même lui faire enlever son t-shirt... pourquoi pas. Toujours le même scénario, avec toujours autant de "si"... Mais on peut toujours espérer ! Rêver, c'est un peu devenu ma spécialité...

A part ça... plus que 14 jours ! Sincèrement, je n'arrête plus de penser à mes futures lentilles ! Et au fur et à mesure que les jours passent et que je m'approche du 17 juin, j'ai de plus en plus peur que cela nécessite plusieurs rendez-vous, et que j'apprenne donc qu'il faille reporter ça après les vacances, par exemple. En attendant, je m'informe sur Internet, visitant successivement sites destinés aux futurs ou actuels porteurs de lentilles et sites destinés aux ophtalmologues... Les uns énoncent les avantages et la simplicité qui caractérisent les lentilles, alors que les autres traitent des complications et contre-indications... beuh !

D'un autre côté, je compte mes derniers jours avant les vacances en "jours scolaires"... C'est à dire que aujourd'hui, par exemple, ne contait pour rien (pas cours), et que donc cette semaine n'était composée que de 2 "jours", en raison des jours fériés et du week-end. La semaine prochaine, par contre, promet d'être plus longue... Je devrais théoriquement passer en TIPE, et faire une colle de physique.

A part ça, je commence à m'ennuyer... Il est 17h00, et je n'ai pas grand chose à faire. Réviser pour les oraux serait utopique... qui peut parler d'oraux me concernant ? Je pense fortement faire une 5/2 l'année prochaine.

Je. 04/06/98
13h30


  C'est raté ! Gwenaël est un peu trop réservé pour parler du tensiomètre. Il l'a vu, mais je pense qu'il n'était pas trop à l'aise, et il s'est donc tu. Ca m'ennuie pas mal, parce qu'une telle occasion ne se répétera pas !

Sinon, j'ai eu l'occasion de voir Jacques, lorsqu'il revenait de la douche, en slip. Et j'ai pu le suivre dans sa chambre, puisqu'il y avait également Eric et Xavier. Il n'a décidément pas un gramme de trop ! Quel garçon splendide, en fait. Car s'il n'est pas roux, il a pourtant des taches de rousseur sur les bras et la partie supérieure du dos... magnifique !

A part ça, le programme de l'après-midi est déjà fixé... Je commence par faire un tour en ville, histoire d'acheter une carte pour l'anniversaire d’Olivier (demain), et un cadeau pour la fête des mères (dimanche). Ensuite, vers 16h00, je dois aider un PC* à faire son TIPE (ou du moins sa fiche synoptique). J'espère que ça ne durera pas trop longtemps, j'ai d'autres trucs à faire ou à penser...

Au fait... plus que 13 jours !

Ve. 05/06/98
13h00


  Je vais rentrer chez-moi d'ici quelques minutes. J'espère que la grève des contrôleurs (SNCF) ne touchera pas le train que je veux prendre  !

A part ça, je n'ai toujours pas acheté de cadeau pour la fête des mères... il faut que j'y pense samedi... D'autant plus que Rachel va passer chez-moi samedi après-midi, pour faire sa fiche synoptique, ce qui risque de prendre du temps...

Lu. 09/06/98
0h50


  Rachel est effectivement passée chez moi samedi après-midi, vers 16h... et il nous a fallu jusqu'à à peu près 19h pour finir sa fiche synoptique et un autre document. Cela m'a permis de la raccompagner, et donc de voir ses chiens (Rex et Médor), ses parents, et sa sœur Bérénice, et de constater qu'ils forment une belle famille qui me semble bien heureuse.

De retour à l'internat, rien n'a changé : la majeure partie du dortoir C qui pense –sans oser le dire– que je suis un guignol, Raphaël qui m'ignore autant qu'il peut, tout comme Jacques.

Sauf aujourd'hui : premier miracle, Jacques me parle (mais accompagné de Xavier –ça aide–), et déclenche même une "bataille de tampons" entre nous trois, qui finit par ma chambre - et sa chambre - en pagaille, et le tampon encreur qui a volé par la fenêtre, en passant par de nombreux coups de tampons sur chacun, dont 2 sur le dos et 2 sur le ventre de Jacques. Sympa.

Deuxième miracle: à peine la bataille terminée, Raphaël arrive et me demande –enfin– de lui rendre un service : scan et impression de 2 documents, ce qui tombait bien, puisque j'allai justement en salle info quelques minutes plus tard. Pour lui faire un peu plus plaisir (si c'est possible), je lui imprimerai aussi tout ça sur transparents –gratuitement, évidemment–. Je ramène donc du boulot à faire chez-moi ce week-end.

Dans un tout autre domaine, il parait que les résultats de Centrale sont communiqués aujourd'hui. Beuh !

Bien, fini pour ce soir, il est tard... J'ai pas mal sommeil et je vais sûrement bien dormir... malgré que j'entende Sylvain réciter (et donc préparer) son TIPE qu'il présentera demain.

Ah oui, j'y pense : ...plus que 8 jours  !!

Je. 11/06/98
1h20


  Tout va de mieux en mieux...

Mardi soir, Raphaël est venu "squatter" ma chambre, et on a pu discuter. En plus, il s'est amusé toute la soirée avec le tensiomètre, et j'ai eu longuement l'occasion de l'ausculter. Puis de l'auscultation, c'est passé à la mesure du pouls, d'abord au poignet, puis finalement à l'aide du stéthoscope. Puis Eric est venu, et il a voulu que je compare... puis c'était reparti avec Raphaël... J'ai encore du mal à imaginer : une minute entière, la main posée sur son torse, en train de compter les pulsations de son cœur au stéthoscope, tout en le sentant palpiter sous la peau... Un instant inoubliable pour moi !

Hormis ce passage, il se trouve qu'il vient de remarquer que j'ai un ventilateur dans ma chambre. Comme je pars de l'internat en fin de semaine, je lui ai proposé de lui prêter... et il a accepté ! (Je n'y comprends plus rien... il me demande des services, il accepte mes offres... tout est super)

Bref, ça me donne une bonne occasion de passer chez lui... Quoique de toutes façons, si le ventilateur peut lui servir, je lui offre de tout mon cœur !

Et justement, le fait de penser à passer chez lui m'a donné une bonne idée de vacances : je prends la voiture jeudi 9 juillet, et je pars vers Lille. Ensuite, soit je passe chez Raphaël l'après-midi même (s'il travaille le matin), soit le lendemain matin (s'il travaille l'après-midi (!)). Ca me laisse le jeudi soir de libre, pour aller au Magestic. Ensuite (vendredi), je passe chez Vincent, et on retourne chez moi ensemble, puisqu'il doit justement passer le week end chez moi. Le tout est de s'arranger pour arriver à temps pour récupérer Xavier qui arrive en train vers 19h...

Mais bon, tout cela nécessite que mes parents soient d'accord... ce que j'espère vivement, car ce serait mes premières "vacances" où je serai quelque part seul, pendant plus qu'un seul jour. Encore un "changement" de plus, en sorte... et d'autant plus qu'avec un minimum de chance, cela se ferait avec des lentilles (oui, je sais, mon impatience devient maladive... mais plus que 6 jours!). Autre chose: il faut que je n'aie pas d'oraux à ce moment, mais ça devrait pouvoir être "arrangeable", si on élimine les écoles Centrales (ça, c'est déjà fait, vu mes notes que j'ai découvertes hier), Mines et ENSAM (le plus dur à faire avaler à mes parents, car ce n'est plus une question de niveau, mais un choix personnel)... bref, si on garde les ENSI (dont l'ENSIETA, qui m'intéresse plus que beaucoup). Et même, si nécessaire, je devrais pouvoir intégrer ça dans mes "voyages" pour les oraux !

Dans un tout autre registre, j'étais au repas de classe "ex-MPSI" ce soir... c'était assez sympa, il faut bien dire... Mais bon, ça reste dans la tradition des bouffes de classe, quoi... bof !

Et une fois de retour, j'ai été accueilli par un Raphaël souriant qui me proposait de re-squatter chez moi, mais il était trop tard... Donc il a pris rendez-vous pour demain soir, ou mieux, vendredi soir, puisque ce sera la dernière vraie soirée que je passe avec lui (ou avec eux).

Quand j'y pense, c'est fou... je suis complètement "crushed" pour Raphaël (tant pis pour ceux qui ne comprennent pas l'anglais). Au fond, je ne demande même pas tant qu'il se mette à m'aimer, puisque c'est totalement irréel. Mais ce qui me ferait immensément plaisir serait de découvrir qu'une personne comme lui peut aussi être gay... Le simple fait de la savoir heureux, aimant et aimé d'une autre personne (du sexe masculin) digne de lui me permettrait de me rendre compte une fois pour toutes que cela est possible... que je ne suis pas tout seul au milieux des gens "normaux"... la sorte de canard boiteux.

Reste qu'il est déjà tard, et que j'ai cours demain matin...



La suite : 3è partie (du 12 juin 98 au 30 nov. 98)

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