JOURNAL
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Le Cyber Coming-Out (5ème partie) |
10/12/00
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Suite aux nombreux mails que j'ai reçus en réponse à mon journal en ligne, je me suis finalement décidé à faire une mise à jour. Car depuis ma dernière entrée (fin novembre 1998), les choses ont quelque peu évoluées (même si au final, je me retrouve quasiment au même point, mais j'y reviendrai plus tard…). J'en profite pour remercier toutes les personnes qui m'ont écrit, pour leurs témoignages et messages de sympathie.
Devant les demandes répétées de certains de ces lecteurs (ou devrais-je dire "visiteurs" ?) de mes pages, un ami à moi a décidé de faire un très rapide résumé de la situation, au début de cette année : il s'agit de la page intitulée "4ème partie". A présent, je vais moi aussi essayer de vous raconter le mieux possible ce qui s'est passé depuis fin 1998. Quoi qu'il en soit, le style risque d'être assez brouillon…
Pour faire court, je suis très vite passé de "sous le charme" à "absolument amoureux" de Guillaume, cet être charmant qui prenait (prend toujours ?) un malin plaisir à susciter la curiosité en étant autant mystérieux que possible, ou en jouant le guignol pour cacher sa personnalité "intérieure" (enfin ça, c'est mon point de vue… ça n'engage que moi). A cette période, je passais donc le plus de temps possible à ses côtés, allant jusqu'à m'arranger pour échanger de binôme de TP à l'école avec un autre copain, pour me retrouver avec lui en TP d'électronique. Plus tard, j'ai fait mon possible pour faire mon "projet de 1ère année" (en l'occurrence, la réalisation d'un logiciel sous Visual Basic), ainsi que mon projet de mathématiques (un autre logiciel)… avec lui. je me souviens de cette période comme un moment où tout était pour le mieux : on s'entendait super bien, on riait pour les même choses (futiles), et il me semble qu'on se complétait bien pour nos projets scolaires, d'autant qu'on avait la même "sensibilité" face à l'informatique (pour peu qu'on puisse parler de "sensibilité" dans ce domaine). Et facteur important : il me semble que j'avais réussi à gagner partiellement sa confiance, et, bien évidemment, je lui donnais toute confiance. Pourquoi je précise ça ? Parce que pour moi, la confiance est un élément extrêmement important dans une relation d'amitié. NDLR : je me rends compte que je conjugue tout au passé ("on avait", "je lui donnais", etc…). Certes, ça s'est passé il y a près de deux ans, mais je veux tout de même préciser que toutes ces affirmations sont encore exactes -ou du moins je l'espère-. Si je continue à parler au passé révolu, il faudra donc corriger de vous même :)
Toujours à cette époque, comme l'a précisé Luc dans la "4è partie" qu'il a écrite, il arrivait assez fréquemment à Guillaume de passer chez moi (alors que ça lui imposait quand même 2km de marche à pied) (NDLR: ça, par contre, je l'écris à juste titre au passé révolu… ça fait bien longtemps qu'il n'est plus venu me voir chez moi). Il faut dire qu'à l'époque (en tout début de notre 1ère année d'école d'ingénieur), j'étais une des rares personnes à avoir un PC chez soi, de qui plus est équipé d'une connexion Internet. Je me souviens très bien de ces soirées passées à discuter sur IRC ("Internet Relay Chat" est un système de discussion en direct, pour ceux qui ne connaissent pas)… soirées qui se transformaient même parfois en nuits complètes, ou tout au moins, se terminaient assez tard pour que Guillaume choisisse de dormir chez moi plutôt que de rentrer chez lui à pied en pleine nuit.
A cette période s'est également déroulé un événement qui m'avait particulièrement marqué : un soir, suite à un problème de coeur (sur lequel je ne m'étendrai pas, car je ne souhaite pas dévoiler la vie intime des autres), Guillaume m'a téléphoné, pour discuter et être réconforté. C'est bête à dire, mais ça ne m'était jamais arrivé ! Qui pourrait avoir envie de se confier à quelqu'un de si timide et renfermé que moi ? Bon, si ça se trouve, il ne m'a peut-être téléphoné qu'à défaut de mieux, ses autres amis n'étant peut-être pas joignables, mais au final, c'est bien moi qu'il a eu au bout du fil (pendant près de 4h il me semble). Et ça, ça m'a réellement marqué. Je m'en souviendrai longtemps. Merci Guillaume.
Pour dire à quel point j'étais "contaminé", voici une anecdote qui m'a relativement marqué : je ne sais pas si j'en ai déjà parlé, mais il se trouve que Guillaume est gymnaste (NDLR: logique, quand on voit son physique de rêve) (NDLR2: je l'ai même convaincu de me donner sa vieille licence de gymanstique de 1997, que j'ai trouvé un jour... il est super mignon sur la photo :) ). Je tenais donc particulièrement à le voir à l'œuvre. Or, j'ai appris un jour qu'il avait prévu d'arrêter ce sport (une des raisons étant que son équipe est près de Paris, et qu'il n'y retourne pas suffisamment souvent pour suivre correctement les entraînements…), et que sa dernière compétition se déroulerait près de Lille, un week-end (une demi-finale nationale). Me voici donc parti à Lille, un vendredi soir, sans prévenir mes parents (bien évidemment, qu'aurais-je pu leur dire ?). J'avais tout prévu, en écrivant à l'office du tourisme de Lille pour connaître les hôtels du coin, avoir les plans nécessaires, etc… J'avais même prévenu Guillaume que je m'y rendrai, mais il ne m'a probablement pas trop cru.
C'est aussi à cette période que presque tous les matins, avant que nous nous rendions à notre école, je lui apportais des croissants pour le petit déjeuner, que nous prenions ensemble, chez lui... un moment particulièrement privilégié avec lui. Cette attention quelque peu particulière aurait pu sembler bizarre aux yeux des personnes qui étaient au courant, mais... je n'ai jamais entendu aucune réflexion à ce sujet (heureusement, parce que je n'aurais pas su quoi répondre...).
Cette situation a duré jusqu'à la fin de l'année scolaire (juin 1999). Je fais donc un raccourci temporel jusqu'à ce moment où j'ai appris que je redoublais ma 1ère année. Non pas que j'avais négligé mon année "à cause de Guillaume" (comme certains pourraient le penser), mais disons que je n'étais pas très motivé par les cours qui étaient donnés à l'époque. J'étais bien entendu déçu de ce résultat vis à vis de mon cursus scolaire, mais il faut bien dire qu'avant tout, ce qui me chagrinait, c'était de ne plus être dans la même promo que Guillaume. Car cela signifiait bien évidemment que l'on se verrait moins… beaucoup moins.
C'est à peu près à cette époque que j'ai fait mon coming-out auprès de celui qui a par la suite rédigé la "4ème partie" de ce site. C'est à cette occasion qu'on en est venu à parler de mon journal intime, qu'il a insisté pour lire… et c'est de là qu'est né ce site. Quelques mois plus tard, fin décembre, un copain nous a invités à passer quelques jours en Normandie, dans la maison de ses grands-parents, pour passer le nouvel an. Nous étions cinq sur place. Je pense qu'il est inutile de les nommer, ça m'évitera de trouver des prénoms de remplacement à tout le monde pour respecter leur anonymité :) ). En tout cas, pour moi, c'était une aubaine : presque une semaine complète en compagnie quasi-permanente de Guillaume. Je me rends compte que j'ai oublié de préciser une chose : au fur et à mesure que le temps passait, un sentiment d'ambiguïté croissait en moi : en clair, je me demandais de plus en plus quelle était la sexualité réelle de Guillaume. Si au départ, j'étais persuadé que je n'avais aucune chance car il était hétéro, j'ai fini par me demander s'il n'était pas un "homo refoulé" (comme on dit). Certains signes (son comportement dans certaines situations, etc…) semblaient effectivement troublants pour un hétéro. En outre, cette idée m'arrangeait bien, et j'ai donc construit une sorte d'espoir d'une relation qui soit éventuellement plus que de l'amitié. En outre, il faut préciser que tous mes essais de "gratter" pour tenter de lire au plus profond de Guillaume ont été vains. C'est une des choses sur lesquelles il reste extrêmement mystérieux.
Ce petit séjour en Normandie, propre aux contacts humains, a donc encore été l'occasion d'interrogations secrètes à son sujet. Mais bien évidemment, mon interprétation était toujours faussée par ce que je souhaitais : qu'il soit homo (ou "au moins" bi).
Bref, quelques semaines plus tard, je me lance, et je fais mon coming-out auprès de lui… par mail ! (on ne rigole pas… j'aurais jamais osé le faire en live)
Voici donc ma situation actuelle… je suis toujours un "cœur à prendre", mais je reste extrêmement (et c'est peu dire) attaché à Guillaume. Non pas que je me fasse toujours de faux espoirs, mais simplement, il est vrai que je tiens énormément à lui.
Mais bon… profitons du moment présent ! Et pour tout dire, au moment présent, il y a dans mon ancienne promotion une autre personne tout à fait agréable... appelons-le Hervé. Je n'en ai pas parlé plus tôt, car il sort depuis environ deux ans avec une fille. Il a cependant lui aussi su entretenir une certaine ambiguïté dans ses sentiments. En en discutant récemment, il s'est d'ailleurs lui-même défini comme "potentiellement bisexuel à 15%". Les choses sont donc relativement claires à son sujet… Un hétéro de plus qui ne m'aura pas laissé indifférent… et la vie continue… D'ailleurs à ce sujet, parfois, en relisant certains passages de mon journal, j'ai l'impression d'être quelqu'un d'extrêmement instable du point de vue sentimental. Surtout, par exemple, lorsque je tombais amoureux de tous les beaux jeunes hommes en prépa :) Une (bonne ?) excuse serait de dire que, sachant que tous ceux de qui je tombe amoureux sont hétéros, je n'avais pas de raison de me limiter à n'être "amoureux" que d'une seule personne à la fois. Mais qu'en sera-t-il lorsque je vivrai de façon stable avec quelqu'un (si cela m'arrive un jour) ? Continuerai-je à tomber amoureux d'autres personnes ? Seul l'avenir me le dira. Quoi qu'il en soit, j'ai reçu de nombreux témoignages d'autres homos qui avaient le même sentiment, et cela m'a plutôt rassuré. Il faut aussi que je rajoute que récemment, un extrait de mon journal a été publié dans un livre. Il s'agit de Cher écran, de Philippe Lejeune. Cet auteur m'a contacté il y a environ un an, alors qu'il rédigeait un ouvrage sur les journaux intimes réalisés sur ordinateur, et sur ceux publiés sur Internet. Je dois avouer avoir été très étonné que mes quelques pages puissent intéresser un auteur (et surtout, un auteur que j'avais eu l'occasion d'étudier au lycée !). Mon journal y apparaît cependant un peu "à part", car il n'est pas aussi vivant qu'un "vrai" journal en ligne, rédigé au jour le jour. En effet, mon site n'est qu'une retranscription de mon journal rédigé sous Word, et cette entrée est la seule mise à jour depuis plus d'un an…
Y aura-t-il une suite ? Je n'en sais rien pour l'instant.
Quoi qu'il en soit, ma mise à jour s'arrête là. Alors n'hésitez pas à me faire vos remarques par mail... je suis toujours content d'avoir du feed-back ! Et j'en profite pour un message personnel : Guillaume, si tu as lu ces pages jusque là, j'aimerais beaucoup que tu m'envoies un mail, ou bien que tu m'appelles, pour me dire tes impressions "à chaud"...
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La suite : 6è partie (de nov. 2000 à juin 2003)Un E-Mail ? gaytitnow@free.fr
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